Pour répondre à cette question il me faut vous raconter un peu mon histoire.
J’avais 9 ans quand mes parents m’annoncèrent un 4e déménagement, mais cette fois-ci dans un pays lointain. Nous allions vivre au Cameroun : chaleur, piscine, cocotiers, découverte d’une nouvelle culture.
Mais comme toute bonne chose a une fin, un jour ce fut le déchirement. Alors que j’étais en France pour les vacances (plus exactement en séjour linguistique en Angleterre), devenue adolescente, j’appris que je n’y retournerais plus. Descente aux enfers pour cette jeune ado que j’étais, en Sibérie devrais-je dire : froid de l’hiver, froid des relations humaines autour de moi, froid des autres ados qui n’acceptent pas la différence, froid du cœur… Je me retrouvai bien seule loin de mes amis que je n’avais pu pleurer. Je me réfugiai alors dans l’écrit. D’abord des poésies, puis des petits textes que m’inspiraient mes visites à l’étranger lors de mes vacances. Jusqu’au jour où je me décidai à faire quelque-chose de ces petites pièces de puzzle. Et si je les assemblais ? Si je les reliais pour en faire un roman ?
Arrivée dans la vingtaine, je bouclai mon premier roman qui resta enfoui dans mes affaires : Marre des adultes.
Études, travail, famille qui se construit, je mis de côté cette passion pour ne la ressortir que lors d’un énorme soucis familiale qui me mina. La seule façon de tenir le coup face à la difficulté fut de me donner corps et âmes à mes histoires, histoires que j’avais dans la tête depuis mon retour du Cameroun et qui s’étaient juste rangées dans un tiroir de ma mémoire. Tiroir qui se renversa le jour où ma vie faillit basculer.
En six mois un deuxième roman vit le jour : Entre Père et Fils.
Ses deux romans ne sont pas autobiographiques mais reprennent des éléments de ma vie. Une façon de les exorciser peut-être.
Au travers de Marre des adultes, j’ai traduit mon mal être de cette époque face aux autres ados de mon âge. Rentrant du Cameroun, la mode ne m’importait guère, pour les chanteurs, j’avais des années de retard et je ne m’y intéressais pas beaucoup. D’ailleurs, je suis toujours pareille. Donc, je me sentais souvent à l’écart des autres, la tête et le cœur toujours au Cameroun.
J’ai aussi traduit des problèmes familiaux qui ont été difficiles à vivre.
Pour Entre Père et Fils, j’ai voulu exprimer ce déchirement que j’ai vécu au départ du Cameroun, ce déchirement et ces rêves qui m’ont aidés à le vivre. Des rêves de retour plus ou moins réalistes et qu’il m’a fallu travailler pour les rendre crédibles. J’ai voulu aussi retrouver le temps d’un écrit une personne qui m’est très chère et que je n’ai pas revue depuis 1987. Depuis quelques mois, je l’ai retrouvée sur Facebook, et je lui ai envoyé mon livre.
Se faire lire par sa muse est quelque-chose d’extraordinaire !
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Merci pour le temps que tu m’as accordé.
C’est un grand plaisir de partager ton travail, n’hésite pas à partager cet article autour de toi …
Je n’y manquerai pas, je m’y attèle la semaine prochaine, la je suis surbookée par la préparation du marché de Noël de dimanche.
Bonne préparation et une très belle fin de semaine